Pourquoi un crédit d’impôt théâtre / art dramatique ?

Extraits de l'étude d'impact réalisée par le SNES

/// Pourquoi un crédit d’impôt théâtre / art dramatique ?

Le secteur théâtral, à l’instar du secteur musical, requiert également un soutien aux spectacles les plus fragiles, à destination des jeunes artistes et des entrepreneurs de spectacles en développement. Ceci dans un contexte économique détérioré suite aux attentats de novembre 2015 et de juillet 2016.

  • Le crédit d’impôt inciterait de jeunes producteurs ou compagnies de théâtre à la prise de risque et aurait ainsi un impact évident sur l’emploi des artistes et des techniciens, et sur l’émergence de nouvelles œuvres d’art dramatique.
  • Le crédit d’impôt théâtre renforcerait la diffusion des spectacles de théâtre « les plus fragiles » et le soutien des auteurs par la présence de leurs oeuvres sur l’ensemble du territoire.
  • Le crédit d’impôt théâtre favoriserait la structuration du secteur théâtral et le soutien de la production et de la diffusion de spectacles présentant les artistes en « développement ».
  • Le crédit d’impôt théâtre viendrait compléter le périmètre du crédit d’impôt du spectacle vivant musical ou de variétés dont la frontière avec le théâtre, est très ténue.

En effet, selon le décret, le crédit d’impôt existant vise :

• les concerts et tours de chant
• les comédies musicales et spectacles lyriques
• les spectacles d’humour comme une suite de sketchs ou un récital parlé, donné par un ou plusieurs artistes interchangeables.

Il est fréquent que ce soient les mêmes producteurs qui présentent des spectacles d’humour et de théâtre.

Le décret lui-même recouvre un certain nombre d’analogies :

  • nombre de spectacles d’humour sont déposés à SACD (Société des Auteurs et compositeurs dramatiques)

  • le décret retient les notions de scénographie, de décors, de mise en scène caractéristiques des spectacles d’art dramatique.

 

Le crédit d’impôt théâtre accompagnerait la structuration de secteur du spectacle vivant

Le spectacle vivant est constitué d’un grand nombre d’entreprises de tailles très variables, dans toutes les disciplines artistiques. Le Groupe AUDIENS dénombre environ 17 000 entreprises de spectacles vivant (théâtres, salles de spectacle, producteurs, tourneurs, compagnies, festivals...).

Le spectacle vivant est structuré en deux grands champs d’activités. Les entreprises relevant du secteur public et celles relevant du secteur privé. Le secteur privé regroupe ainsi plus de 10 600 entreprises (environ 7 000 pour le secteur public).

La masse salariale du spectacle vivant privé s’élève selon AUDIENS à 509 millions € ; celle du secteur public à 750 millions €.

Les entreprises des deux secteurs, public et privé, travaillent régulièrement ensemble à l’accueil de nombreux spectacles présentés par les festivals et dans le cadre des saisons des théâtres.

Le SNES représente et défend principalement les entreprises du secteur privé de 2ème et 3ème catégories de licence, producteurs, entrepreneurs de tournées, diffuseurs.

Les travaux menés par le ministère de la Culture avec les organismes professionnels (Entretiens de Valois, Conférence pour l’emploi...) depuis plusieurs années ont permis de mettre en évidence le déséquilibre important entre le nombre de spectacles créés et le nombre de leurs représentations.

Les Entretiens de Valois avaient ainsi établi, surprenant un grand nombre de participants, qu’un spectacle créé en France était représenté en moyenne moins de cinq fois.

Ce chiffre n’est plus aujourd’hui contesté par la profession : on imagine facilement l’impact négatif de ce chiffre sur l’emploi dans le spectacle vivant.

Nos adhérents ont constaté la même tendance ; le nombre de représentations des spectacles qu’ils ont produits et qu’ils emmènent en tournée a considérablement diminué.

Il y a quelques années encore, les spectacles produits et emmenés en tournée étaient constitués de 70 à 100 représentations. Aujourd’hui, ce chiffre se situe entre 30 ou 50 représentations.

Nombre de professionnels du spectacle partagent le même constat :
Le nombre de représentations de chaque spectacle a diminué de façon inquiétante, la production et la diffusion d’un spectacle est devenue au fil des années un exercice des plus périlleux.

Il apparaît aujourd’hui de manière évidente que la circulation des spectacles est un enjeu décisif pour préserver les équilibres économiques mais aussi l’emploi dans le spectacle vivant.

Pour cette raison, nous avons souhaité que la réflexion menée dans le cadre du fonds pour l’emploi s’articule notamment autour des points suivants :

>>> Améliorer la production et la circulation des spectacles aux distributions nombreuses.

>>> Favoriser l’allongement de la durée des contrats d’engagement des artistes et des techniciens.

 

Contactez-nous pour tout renseignement au sujet de l'étude d'impact.

syndicat@spectacle-snes.org / 01 42 97 98 99

Philippe CHAPELON
Délégué général

>>> Article Newstank Culture / 22/11/2016
>>> Article La Lettre du spectacle / 02/12/2016